La conjonction Saturne-Pluton dans le thème natal

Les planètes lentes que sont Saturne et Pluton ont des périodes de révolutions très longues autour de notre Soleil, respectivement presque 30 ans et 247,8 ans. De ce fait, elles résident longtemps dans un signe astrologique. Les astres sont colorés par le signe dans lequel ils se trouvent et cette position affecte tous les natifs concernés par cette période, raison pour laquelle ces planètes sont dites générationnelles en astrologie. Pour autant, cette coloration générale va se vivre de manière individuelle selon le parcours de chacun. Leur analyse est donc pertinente dans l’étude du thème de naissance. Leur position en maison, l’interaction avec les autres astres et angles du thème vont spécifier les manières dont un individu pourra s’approprier leurs énergies.

La rencontre des astres (désastre ?) Saturne et Pluton

La conjonction est l’alignement ou la proximité de deux astres ou plus, vus de la terre. L’échange énergétique entre ces astres est puissant et induit un état de renouveau. Il s’agit d’une ouverture de cycle. Entre deux conjonctions, les deux planètes s’éloignent l’une de l’autre et se retrouvent environ 33 ans après, parfois plus. Bien que nous ne soyons plus à l’heure actuelle dans la pleine conjonction de Saturne et Pluton, nous vivons l’empreinte de leur dernière réunion en Capricorne en 2019 et 2020. (Avec en plus, la présence de Jupiter, venu apporter au tout un effet de loupe grossissante, une exigence de justesse, de justice tout comme une motivation certaine.)

Dans les grands traits, Saturne, la planète de la structure, de l’ordre, du temps, de la relation à l’autorité et la hiérarchie, du rapport au principe paternel, sera profondément remise en question par la force plutonienne de transformation, de régénération. Pour autant, cette transformation ne se passe pas sans douleur ni bouleversement. Pluton fait rarement dans la finesse et la douceur. Il faut faire exploser, tout anéantir pour fonder de nouvelles bases. Il s’agit donc d’une remise en question profonde, une mise à plat qui vient déraciner ce qui a été établi, cristallisé dans l’égrégore saturnien. Chacun selon son thème, son cheminement d’âme, va le vivre à sa manière. C’est ainsi que, collectivement, nous contribuons à assainir un vieux schéma sclérosé. Toute la génération concernée participe donc, par petits bouts du puzzle, à l’élévation de la vibration saturnienne.

De multiples manifestations

La conjonction Saturne Pluton peut indiquer un père absent ou défaillant. Un père qui n’a pas su protéger et ériger les bonnes bases pour la croissance de l’individu. Le natif se trouve donc en position de potentielle révolte, mais il se sent poussé à trouver en lui le père intérieur, l’autorité bienveillante et juste à laquelle il n’a pu être exposé. L’état, parfois, n’a pu assurer son rôle protecteur. Il se peut aussi que le natif se sente illégitime dans ses entreprises, il peut choisir de vivre dans un certain degré de marginalité, de solitude voire d’illégalité. N’ayant pas reçu, enfant, le soutien auquel il aspirait, il peut éprouver des pertes de confiance en sa propre valeur, son rôle dans la société. Quoi qu’il en soit, le modèle d’autorité ne correspondra jamais à ses attentes, le but étant de le pousser à le trouver en lui-même pour pouvoir l’incarner.

On peut retrouver des fonctionnements d’indisciplines, des difficultés à maîtriser le temps, à s’adapter aux contraintes en général. La colère intérieure est souvent puissante. Enfouie ou à fleur de peau, elle imprime un rapport à l’autre conflictuel que le monde saura lui renvoyer. Selon la maison astrologique concernée, cette difficulté à la contrainte se manifestera différemment. Le natif peut faire l’expérience de tâtonnements dans la recherche des limites. Si l’on pense de suite au rapport à la loi, il peut s’agir également des limites du corps physique. Les vêtements et les lacets de chaussures peuvent être très serrés pour ressentir le cadre structurant, ou au contraire, très lâches pour ne plus suffoquer dans l’emprisonnement ressenti.

La peau, premier rempart du corps avec l’extérieur peut être réactive, atopique, eczémateuse. Le contact à l’autre se vit souvent dans l’attente et donc la déception. La douleur occasionnée par l’autre ramène constamment au soi, ce soi blessé de ne pas avoir reçu assez, ou pas correctement.

Le squelette étant la structure du corps, il a pu être perturbé dans son édification. Scolioses, fractures destinées à trouver en soi-même comment renforcer un lieu manquant de solidité…

Des dérèglements thyroïdiens peuvent se manifester comme conflit intérieur avec le rapport au temps. Soit tout est trop lent, soit trop rapide. Un décalage est perçu avec le temps (et donc l’espace) extérieur qui semble s’imposer à nous.

Les bienfaits du Yoga

Le Hatha Yoga, dans son aspect mécanique travaille énormément la structure dorsale, permettant d’allier souplesse et force. Ce subtile mélange qui permet de ployer pour éviter la rigidité, mais d’avoir la force de résister aux assauts extérieurs. Le travail de proprioception permet un renforcement certain de la confiance. Les bénéfices de l’action sur le système hormonal entraînent une gestion alignée du temps et de notre énergie dans le temps, la connaissance et le respect de notre rythme biologique propre. Le travail énergétique du Yoga, de nature plutonienne, vient s’inscrire dans les limites saturniennes de la matière incarnée. Une excellente discipline, donc, pour les natifs de cette conjonction.

Perdu dans le monde pour mieux se retrouver

La perte de repères, de re-père ressentie par l’énergie de Saturne-Pluton est essentielle pour cheminer vers soi, vers la souveraineté individuelle. Perpétuer les vieux schémas d’économies sociale et individuelle n’a plus de sens pour le natif. Il a été blessé, heurté par les abus ou les manquements de l’autorité d’antan. Il peut se révolter, vouloir mettre à mal ce qui a causé l’offense ou parvenir enfin à sublimer sa blessure pour comprendre qu’il s’agit seulement d’une étape nécessaire à la transformation. Il peut alors devenir son propre chef, en maîtrisant son temps, son rythme, son cadre, ses limites et son rapport à la justesse d’autorité non plus en fonction de ce que lui dicte la société ou la famille mais en fonction de son centre, de son axe interne, de lui même, unité individuée.

Évolution et guérison, guérison et évolution

Une conjonction de planètes lentes dans le thème installe une trame de fond dans l’incarnation d’un individu. Ce fond d’écran agit aussi comme une sorte de prérequis à l’évolution, la réalisation de soi, la rectification de nos excès et manquements. À ce titre, la conjonction renseigne précieusement sur la manière dont nous pouvons aborder l’énergie des nœuds lunaires tout comme l’appel de la guérison de Chiron. Tout le thème conspire à la réussite d’un individu. Vivre pleinement et en conscience la conjonction Saturne-Pluton est alors un tremplin, un cadeau à soi-même pour sortir de la boucle perpétuelle de la blessure fondamentale et parvenir à sa guérison. À mesure que la structure personnelle de Saturne-Pluton prend sa place de manière lumineuse au sein de l’individu, tout le reste du thème se déploie également pour faire évoluer ses caractéristiques vers des vibrations plus élevées de la spirale. Tout concourt alors à une croissance et une maximisation des énergies de naissance. La réalisation individuelle passe bel et bien par la réforme de la structure pour les natifs de cette conjonction.

Petite reliance à soi pour les natifs de la conjonction Saturne-Pluton

« Mon cher Enfant intérieur, je te regarde, dans ton état de besoin à l’autre, dans ta fragilité et ta réceptivité. Je sais que tu n’as pas reçu tout ce dont tu avais besoin. Il est légitime que tu sois en souffrance de cela, ou que tu ressentes comme une carence, une colère. Mais à présent, tu n’es plus seul, tu es aimé et soutenu. Je positive mon énergie d’incarnation car je sais l’existence de mon père intérieur, il est bienveillant et fort. Je ne deviens plus le jouet de mes révoltes intérieures car je suis en mesure à les accueillir avec la conscience de leur puissance motrice. Je suis capable de changer la donne. Je suis capable de répondre à mes besoins véritables de sommeil, de nutrition, d’activité. L’écoute de mes besoins me permet d’avoir la force nécessaire à mes actions dans le monde comme mes transformations intérieures. Je suis conscient de ma valeur propre, de mon unicité, de ma capacité à redéfinir le paradigme que j’ai reçu. Rien n’est immuable et je suis le maître de moi-même. La conscience de ma valeur intrinsèque fait que je ne recherche plus l’approbation, la validation à l’extérieur. Je suis dans mon centre, à l’écoute de ce qui est juste pour moi. Je suis nourri, serein et heureux. Je suis avec toi mon Enfant intérieur. Tu peux te reposer sur moi, car je ne t’abandonnerai pas.« 

« De la contrainte naît la liberté« , dit l’adage. Cette phrase fait bondir la plupart des natifs de la conjonction Saturne-Pluton. Cette prison de la contrainte servant à légitimer le servage stérile n’est pas une réalité absolue, nous pouvons faire le choix de la transformer. Et si la contrainte n’était en fait que la discipline bienveillante à s’accorder à soi pour se donner les meilleures chance d’accroître notre vivance*, notre essence !

Dernières conjonctions Saturne-Pluton

  • 1947 : en Lion
  • Fin 1981 à fin 1983: en Balance
  • 2019-2020 : en Capricorne

Pour mieux comprendre les enjeux profonds de cette conjonction dans votre thème, pensez à la consultation astrologique !

Je vous souhaite une douce reliance à vous-même.

*Expression empruntée à Jacques Salomé

Respirer : S’individualiser et changer d’espace quantique

Je souhaite vous parler aujourd’hui de réalités quantiques, de choix de l’âme et de la manière dont nos choix individuels peuvent influencer le collectif. En cette Nouvelle Lune En Taureau conjointe à Uranus, j’aimerais parler du ou des mondes que nous bâtissons et de notre petite part de colibri. De nos merveilleux pouvoirs énergétiques aussi.

En tous temps, différentes espaces quantiques, différentes réalités vibratoires co-existent. Selon notre niveau vibratoire, on vit dans une réalité et même si l’on est constamment co-créateur de sa réalité à chaque instant, on reste souvent dans une tranche vibratoire où se concentrent un bouquet d’énergies, rendant notre monde tel que l’on en fait l’expérience. Depuis 2012 c’est comme si les mondes faisaient état d’une porosité accrue. Nous sommes de plus en plus nombreux à percevoir la multiplicité des mondes et à ressentir un faisceau vibratoire plus élargi, de telle sorte que certains se demandent « mais pourquoi devrais-je accepter une réalité qui ne me convient pas alors que je perçois très nettement une autre qui me convient beaucoup mieux ? »

Cela se donc fait petit à petit, depuis 2012, mais ça monte crescendo. La Terre monte en vibration et depuis un an environ l’ascension est fulgurante. Bien sûr ce n’est pas fini.

Cette montée vibratoire nous expose tous à différentes réalités, parfois nous faisons l’expérience d’une seule réalité, mais à fond, car vibratoirement cela est en résonance avec nos croyances, nos blessures et nous sommes convaincus qu’il n’en existe pas d’autre à côté.

Le fait de nous retrouver dans nos chez-nous, confinés, d’être beaucoup moins en lien avec LA réalité telle qu’elle a été instituée, nous dérivons telles des coques sur une mer vers la réalité qui nous parle le plus. Et les réseaux sociaux sont un reflet assez intéressant de cette multiplicité des réalités du moments. Pour les personnes qui perçoivent un panel assez large, cela peut-être très éprouvant.

Sans pour autant dire que nous sommes en ce moment à la croisée des chemins et que tout se joue à l’heure actuelle…. Je pense qu’il est important d’être en conscience du fait que nous modelons notre avenir en ce moment.

Souhaitons-nous renforcer de vieux égrégores qui nous puisent notre énergie en réagissant émotionnellement ou plutôt les désagréger en ne les nourrissant plus de nous-même ?

Une fois de plus, je soutiens que c’est en se remettant à notre intériorité que nous trouverons la voie, et que nous pourrons établir le monde magnifique auquel beaucoup d’entre nous aspirent.

Énergétiquement, nous influons sur l’avenir en nous élevant à la vibration du monde que nous choisissons. Et si nous sommes suffisamment nombreux, alors, c’est cette réalité qui se réalisera.

À ce propos, voici un extrait de l’ouvrage d’Alexander Ruperti La Roue de l’expérience individuelle Les maisons astrologiques, qui me semble être un bout de la pelote intéressant afin de faire évoluer les choses :

L’astrologue prend toujours le moment du premier souffle comme point de départ d’une vie individuelle parce que respirer est le premier acte indépendant de l’enfant et parce que c’est par le souffle que l’individu entre en rapport avec le monde ambiant. Les Yogis nous enseignent d’ailleurs qu’en individualisant le rythme du souffle, l’homme se spiritualise. La façon de respirer peut aussi indiquer à quel niveau opère l’ipséité de la personne. La plupart des gens ne respirent pas consciemment. Le souffle est tout juste suffisant pour garantir, dans le corps, les échanges nécessaires à la vie. Il y a une respiration instinctive, dont le rythme est lié au nombre de battements du cœur. Le Yoga nous enseigne qu’il y a une respiration propre à chaque émotion, de sorte qu’en changeant ce rythme volontairement, on peut changer l’émotion.

Aussi longtemps qu’une personne respire selon un rythme instinctif conditionné par le sang et le rythme cardiaque, elle vit au niveau biologique et socio-culturel : c’est un être humain qui ne possède qu’une identité sociale et qui est structuré par un ego. Elle tire son sens d’ipséité de sa famille, de l’hérédité particulière, de l’endroit où elle vit avec ses traditions, sa religion, sa façon de se comporter. Ce sont ses différentes possessions qui lui procurent son sens d’ipséité : mon pays, ma famille, mon foyer, mon mari, ma femme, etc. À la place d’une conscience d’ipséité véritable, il y a un ego formé par les circonstances de la vie, ego qui lutte pour se maintenir, face aux pressions diverses exercées par d’autres egos et par les valeurs culturelles adoptées par sa communauté -d’où la « loi du plus fort » et « la crampe du conscient » dont parlait Jung : on est une expression d’automatismes raciaux, biologiques, collectifs.

À partir du moment où une personnes commence à respirer délibérément, selon son rythme individuel, elle établit petit à petit des propres valeurs dans la vie ; elle s’individualise en se séparant graduellement de la nature psychique constituée par le pays, la famille, les valeurs et institutions collectives. S’individualiser veut dire que l’on se sent assez fort pour se tenir debout tout seul, sans « béquilles », en individu responsable et indépendant des attaches biologiques et socio-culturelles.

Respirer sans conscience, C’est donc être dans l’égrégore sociétal, en mode saturnien. Respirer de son propre souffle, c’est avoir quitté l’égrégore sociétal pour vivre sa souveraineté, son unicité, en mode uranien.

Trouver son souffle, c’est trouver sa voix, donc trouver sa voie.

Nous sommes des êtres de puissance et notre puissance est bien plus grande que nous ne l’imaginons. Alors imaginez, ensemble, ce que nous pourrions construire, si nous nous individuons et vivons nos potentialités. Nous pouvons collectivement atteindre ce point de bascule qui permettra de mettre une nouvelle réalité en place.

Le courage c’est de croire qu’un autre monde est possible et de tout faire en soi pour accoucher de ce monde.

Belle nouvelle Lune à vous,