La crise intérieure

Avez-vous déjà demandé au papillon de raconter son expérience de métamorphose ?

– Qu’as-tu ressenti, papillon, quand tu n’étais qu’une chenille et que tu as senti que ce n’était pas définitif ? As-tu eu peur ? As-tu eu mal ?

– D’abord je n’étais qu’un œuf… et je connaissais l’unité dans l’illusion du Tout, j’avais la connaissance absolue mais je ne goûtais pas la vie. Chenille, j’ai connu la stabilité d’un état et les contraintes de la matière incarnée. L’espace, le temps… le tout vécu par le prisme de mon corps. Puis un jour, ce fut la crise, je suis devenu chrysalide. Crise-à-l’aide ! Pourtant, de la crise, j’ai vu la lumière ( Sais-tu que Chrysalide vient du grec khrusallís qui signifie doré ? Le doré, c’est l’or, et or, en hébreu, c’est la lumière)

Et j’ai fait confiance à l’univers, j’ai lâché prise et m’en suis remise au Tout. J’ai accepté la douleur du changement, j’ai accepté la finitude de mon corps et vois ce que je suis devenu ! Qui l’eût cru ?

La crise est donc une mise à vif, à nu… C’est la crise de la chrysalide qui met en œuvre la métamorphose.

Que signifie véritablement crise en fait ? Retournons dans son passé voir de quoi ce terme est chargé !

Le sens étymologique de “crise”, est “décider”, “faire un choix”. Étymologie de “crise”Du latin crisis signifiant un “assaut”, et du grec krisis (“κρισις”) au sens sens de séparer, distinguer.
Depuis l’Indo-Européen la racine krei, signifie juger, distinguer, passer au tamis, passer au crible, comme le mot grec krinau, séparer, trier [4] Le latin cribrum [7] issu de ce mot grec krisis est un “crible” ou un « tamis ».

Source : https://sites.google.com/site/etymologielatingrec/home/c/crise

Au niveau alchimique, la crise c’est séparer le subtil de l’épais, c’est séparer le Souffre qui encombre le Mercure… Retirer tout le Souffre (la souffrance qui empêche le mental, Mercure de s’alléger pour bien fonctionner) C’est une opération nécessaire car sans elle, point de pierre philosophale, point de transmutation de la matière, de l’âme à tiers.

Un tri est donc nécessaire, il faut passer au tamis tout ce qui peuple notre conscience afin de ne retenir que ce dont nous avons besoin. Il faut faire le crime d’une partie de soi. Le crime de discriminer entre ce qui nous pourri et ce qui nous nourri. Il faut faire un choix.. Et tout choix implique un renoncement… C’est en cela aussi qu’une partie de nous-même meurt à chaque opération. Nous ne pouvons plus être la même personne si nous nous départons d’une partie de nous-même.

Système solaire

Les planètes trans-saturniennes sont, sur le plan énergétique, égrégoriel, bien impliquées dans le processus de la crise et de sa résolution.
Car la crise se situe au delà de Saturne, au delà du corps sociétal dont elle fait nous extirper pendant un temps.


Foudre

Uranus l’éveilleur provoque un événement soudain, une petite étincelle ou bien un tremblement de terre et vient nous extraire du temps tel que nous le connaissons. Il n’est plus question de routine, le temps est soit dilaté, soit compressé, soit alterne entre les deux, mais il n’est plus ce qui constitue notre habitude et notre zone de confort. Enfin, Uranus vient apporter la haute conscience sur un fait, une situation. D’ailleurs, c’est intéressant, que ce soit dans sa racine indo-européenne Krei ou dans son étymon grec Krisis, la phonie du mot évoque le craquement de la foudre. La Crise, avec sa succession occlusive-vibrante-voyelle étirée évoque parfaitement par la manière dont nous devons placer nos placer notre appareil phonatoire pour l’énoncer le craquement, le déchirement qui fait suite à l’éclair de conscience…

Neptune nous invite à nous connecter à quelque chose de plus haut que nous, à notre foi, à un principe d’amour cosmique envers soi-même… et à lever le voile sur les illusions qui nous guidaient jusqu’alors. Le flou que l’on méprenait pour de la clarté montre son vrai visage et il nous appartient de retirer les pelures l’oignon qui entravait la vision claire sur une situation.

Pluton est bien sûr celui qui fait table rase du passé, c’est l’arcane XIII du Tarot de Marseille qui nous invite au processus alchimique de mort et renaissance.

Arcane XIII, La Mort, Tarot ancien de Marseille

Regardez d’ailleurs le symbole de Pluton qui montre un creuset avec à l’intérieur le résultat de l’œuvre alchimique la pierre philosophale. La transformation du soi passe bel et bien par la crise.

Symbole de Pluton

La crise est une poésie de la vie. Poésie venant du grec poiêsis qui signifie création. Car la crise est avant tout une création de soi, une création incessante, elle est la Vie.

Poésie de la vie

Un regard sur l’origine du vivant par l’astro-chronobiologie

Voici le tout début de l’excellent ouvrage de Roger Hecquet Traité pratique d’astro-chronobiologie individuelle et mondiale. Cet extrait offre un regard intéressant sur l’origine du vivant, sur le comment du « manifesté » :

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Tout en astro-chronobiologie se découvre en terme d’énergie, de forces, d’ondes de forme, mathématiques, angles et projections.

Le « reste » est pour nous… langage humain. Non plus celui des étoiles, non celui des astres.

L’astro-chronobiologie s’aborde comme une « mathématique événementielle ». Nom générique secondaire donné à la pratique d’une astrologie qui jamais sans doute n’aura si bien fonctionné, si précisément dans le temps, tout en restant parfaitement « en phase » avec ce que la Tradition nous donne à penser des conditions astrologiques d’une situation remarquable donnée.

L’ici et le maintenant de notre naissance se découvrent en astro-chronobiologie être le moment pour une gigantesque puissance énergétique de se manifester, du cœur de chacun de nos cellules, en projection vers l’extérieur de soi.

Avec, « pour conséquence » ou comme « réalisation », en temps réel, simultanément, les différentes formes données alors à nos existences, à nos réalités conscientes, remarquable.

Schématiquement, le « centre », le « noyau », de la structure spatio-temporelle symboliquement dessinée d’une carte du ciel, se révèle empli d’une énergie vitale qui tendra à se projeter au delà de ses limites originelles, radicales, au moyens d’angles stricts qui relieront les éléments constitutifs de cette structure entre eux.

Projection de même principe que celle du Soleil.

Il nous faut considérer ce thème comme une projection de ce que nous sommes constitués biologiquement, autant qu’une représentation de ce qu’était physiquement, à l’instant de notre naissance au monde, l’état du ciel.

Nous serions alors constitués d’un véritable patrimoine cosmo-biologique sous forme énergétique.

Nous serions issus d’une équation mathématique originelle et originale. Notre « forme » première.

Si le chaos ne « pensait pas » nous dit maintenant Bernard Edelman, s’il ne « créait » pas, s’il était composé de forces purement quantitatives, il n’y aurait ni devenir, ni éternel retour : à un état, succéderait mécaniquement un autre état, dans un mouvement éternel et vide. Mais le chaos « pense », le chaos « vit », dans ses propres forces. Il « crée » avec ses propres forces. « Penser » au stade primitif (préorganique), c’est réaliser des formes. Comme dans les cristaux. En d’autres termes, le chaos « pense » par « formes ». Il construit son ordre dans celles-ci, le devenir lui-même est une succession de formes.

Nous serions issus de ce chaos… D’une forme initiale en perpétuel devenir… Mus peut-être aussi de cette « volonté de Puissance » chère à Nietzsche.

Une conscience des choses, de soi, maintenant accompagnera cette projection. Une « attention » à l’existence de son vivant…
Alors cette forme se précise, se spécifie, se « conscientise », se personnalise, pour déborder de son expression la plus simple, le « vivant primitif » que nous étions, que nous sommes sans doute encore quelque part dans quelque « soupe énergétique », sans forme « durable » identifiable comme telle.

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Pour ma part, je trouve cette vision de la structuration de la création très pertinente bien que j’ajouterais davantage de poésie à la conception très mathématique des choses. Alors est-ce mon cerveau d’humain qui a besoin d’enrober d’une gaine plaisante la structure fondamentale des choses afin de la rendre plus digeste ?  Ou bien la poésie fait-elle partie de la création ? La création est-elle poésie ?

Le terme « poésie » et ses dérivés « poète », « poème » viennent du grec ancien ποίησις (poiesis), le verbe ποιεῖν (poiein) signifiant « faire, créer » nous rappelle Wikipédia.

La manifestation du vivant correspond peut-être à une expression de type mathématique, pour autant, j’ai le sentiment, pour ne pas dire la conviction que, en creux, sur le plan subtil de cette expression figurent une Magie et une Poésie incommensurables. Celles-là même qui, peut-être, permettent la Conscience.