Saturne, l’astre du Temps, des contraintes sociétales et des limitations en général se trouve, depuis un certain temps déjà, en angle à 90°, en carré avec Uranus, l’astre de la liberté, de la souveraineté individuelle. Un tiraillement que nous ressentons sur les plans personnels comme collectifs, entre deux valeurs qui se font front et sont a priori antagonistes. Elles sont pourtant interdépendantes.
Pourquoi ça tiraille ?
Parce que nous avons été élevés et moulés dans les valeurs saturniennes d’obéissances à des lois communes, de groupe, de famille, de culture mais qu’au fond de nous, une aspiration plus haute se fait sentir, toujours plus pressente. Celle de répondre à notre propre timing, notre chemin individuel dégagé de la contrainte. L’individuation est bel et bien le but de notre existence. Pourtant pouvons-nous être pleinement libre si cette liberté nous mène à la marginalité pure, si elle n’a aucune empreinte dans la société ? Être libre dans le groupe reste l’ultime but à atteindre, pour autant, nous sommes dans la nécessité de faire l’expérience de la responsabilité, donc de la structure de soi.
Dans l’ordre des astres menant du Soleil aux confins du système solaire, Saturne se trouve avant Uranus et cette idée centrifuge correspond tout à fait aux différentes étapes du cheminement initiatique que tout un chacun doit parcourir s’il veut pouvoir incarner pleinement les énergies mises à notre disposition en vue de l’accomplissement du soi.
Pour parvenir à la souveraineté individuelle, pour être en mesure de vivre pleinement l’énergie uranienne, nous ne pouvons faire l’économie de celle de Saturne. Seul celui qui est resté enfant-roi s’imagine pouvoir vivre sans contrainte et faire ce qu’il veut pour ne vivre, au final, qu’un ersatz de liberté.

Une crise d’adolescence individuelle et collective.
Le carré Saturne-Uranus arrive donc comme un rejet des valeurs traditionnelles, un trop plein, un étouffement et donc une remise en question de ce qui jusque là nous régissait dans nos croyances profondes en vue d’accueillir, donner place, à un mode de fonctionnement selon des valeurs et des codes personnels. Mais bien entendu l’énergie du carré ne nous donne pas forcément la possibilité de le faire sereinement. C’est un peu comme une crise d’adolescence symbolique, où l’on peut rejeter en bloc, refuser catégoriquement des schémas qui ne nous appartiennent plus. Uranus nous pousse à enfin incarner nos valeurs personnelles, et ce jusque dans notre corps physique, dans nos valeurs les plus basiques, car Uranus transite le signe du Taureau. D’un point de vue collectif, il y aussi une grogne montante sur des schémas complètement sclérosés dont l’inertie nous semble aberrante. Uranus étant aussi l’astre de la haute conscience, c’est cette conscience même qui rend l’ancien encore plus inacceptable. Ce regard neuf, à la lumière de nos valeurs propres que l’on ne peut plus nier, ne peut plus supporter ce qui avant n’était qu’un endormissement du Soi. Et une fois que le regard s’est posé derrière le voile de l’illusion sociétale, il n’est plus possible d’oublier le ressenti de la liberté, même en reposant le voile sagement comme un couvercle.
Alors ça tiraille, ça pousse et par moment, nous voulons simplement tout rejeter en bloc, car ce qui semble le plus important est d’enfin embrasser notre nouveau Moi épris de liberté.
Réintégrer Saturne pour vivre pleinement Uranus
La liberté sans responsabilité est un peu comme science sans conscience : ruine de l’âme.
En effet, si je veux pouvoir vivre selon mon code personnel et me sentir enfin libre, je ne peux nier les limites imposées par le simple fait d’être incarné. J’ai un corps, avec des besoins et des limites, et tout est régie par les lois de l’espace et du temps. Que du Saturne à l’œuvre ici ! Si je ne mange pas, si je ne dors pas, mon corps ne va pas suivre et je n’aurai plus la liberté de jouir de mon corps. Si je ne mets pas d’essence dans ma voiture, je n’aurai plus la liberté de me déplacer de cette manière. Si je ne respecte pas certaines lois, ma liberté sera placée sous grande limitation… Il y a alors nécessité à me structurer dans les limites de Saturne si je veux être libre.
Un jeu de vase communiquant incessant
Parvenir à intégrer les contraintes (Saturne) c’est s’assurer donc que la liberté se manifeste (Uranus). Et intégrer notre besoin de souveraineté individuelle (Uranus), c’est s’assurer de répondre à notre besoin de structuration, notre père et juge intérieur. Et au final, c’est bien de cela dont il s’agit, devenir notre propre père. Celui qui assume ses responsabilités, qui répond à ses réels besoins, non pas en réaction à un modèle imposé (comme l’adolescent en phase de rejet pour enfin se construire son propre modèle), mais comme l’adulte complètement en connaissance et en conscience de ses besoins. L’adulte qui sait que liberté rime avec responsabilité.
Voilà donc les enjeux auxquels ce carré nous confronte.
Nous pouvons accueillir avec bienveillance et surtout, avec humour, les tiraillements auxquels nous faisons face, avec toute l’indulgence d’un père juste pour son enfant. L’important est de vivre en conscience toutes ces modifications, ces tensions, ces allées et venues du pendule entre deux schémas parfois en conflit, pour cheminer toujours plus dans l’évolution et donc vers l’individuation.
Le carré qui se présente à nous est un carré fermant, sonnant encore davantage l’injonction de résultat. Un peu comme une nécessité de remise en question avant la prochaine réunion des deux astres en 2032, conjonction marquant un nouveau départ et une nouvelle thématique dans la dynamique des deux astres.
Les questionnements en relation au carré Saturne-Uranus :
- Qu’est-ce que mon corps me dicte en terme de besoins ? (sommeil, alimentation…)
- Que puis-je mettre en place dans mon quotidien pour être encore plus proche de mon besoin d’harmonie ?
- Quelles sont les valeurs que j’applique par automatisme et qui sont néfastes dans la croissance de moi-même, dans ma relation à l’abondance ?
- Quand je fais l’expérience de ma souveraineté individuelle, qu’est-ce que cela implique en terme de responsabilité, de conséquences, et est-ce que celles-ci sont respectueuses des autres ?

Les résultantes de ce cheminement
- Ma présence à l’autre et au groupe est davantage qualitative car mes besoins profonds sont nourris
- Je me sens libre d’être moi-même en toutes circonstances et de répondre en temps réel à mes besoins sans pour autant empiéter sur la liberté d’autrui
- Mon originalité est inspirante pour mon entourage qui me voit heureux(se) et pour autant présent(e)
- La société peut se redessiner à la lumière de toutes nos valeurs individuelles affirmées et respectées.
Je vous souhaite un bon voyage entre Saturne et Uranus !