Voici le tout début de l’excellent ouvrage de Roger Hecquet Traité pratique d’astro-chronobiologie individuelle et mondiale. Cet extrait offre un regard intéressant sur l’origine du vivant, sur le comment du « manifesté » :
Tout en astro-chronobiologie se découvre en terme d’énergie, de forces, d’ondes de forme, mathématiques, angles et projections.
Le « reste » est pour nous… langage humain. Non plus celui des étoiles, non celui des astres.
L’astro-chronobiologie s’aborde comme une « mathématique événementielle ». Nom générique secondaire donné à la pratique d’une astrologie qui jamais sans doute n’aura si bien fonctionné, si précisément dans le temps, tout en restant parfaitement « en phase » avec ce que la Tradition nous donne à penser des conditions astrologiques d’une situation remarquable donnée.
L’ici et le maintenant de notre naissance se découvrent en astro-chronobiologie être le moment pour une gigantesque puissance énergétique de se manifester, du cœur de chacun de nos cellules, en projection vers l’extérieur de soi.
Avec, « pour conséquence » ou comme « réalisation », en temps réel, simultanément, les différentes formes données alors à nos existences, à nos réalités conscientes, remarquable.
Schématiquement, le « centre », le « noyau », de la structure spatio-temporelle symboliquement dessinée d’une carte du ciel, se révèle empli d’une énergie vitale qui tendra à se projeter au delà de ses limites originelles, radicales, au moyens d’angles stricts qui relieront les éléments constitutifs de cette structure entre eux.
Projection de même principe que celle du Soleil.
Il nous faut considérer ce thème comme une projection de ce que nous sommes constitués biologiquement, autant qu’une représentation de ce qu’était physiquement, à l’instant de notre naissance au monde, l’état du ciel.
Nous serions alors constitués d’un véritable patrimoine cosmo-biologique sous forme énergétique.
Nous serions issus d’une équation mathématique originelle et originale. Notre « forme » première.
Si le chaos ne « pensait pas » nous dit maintenant Bernard Edelman, s’il ne « créait » pas, s’il était composé de forces purement quantitatives, il n’y aurait ni devenir, ni éternel retour : à un état, succéderait mécaniquement un autre état, dans un mouvement éternel et vide. Mais le chaos « pense », le chaos « vit », dans ses propres forces. Il « crée » avec ses propres forces. « Penser » au stade primitif (préorganique), c’est réaliser des formes. Comme dans les cristaux. En d’autres termes, le chaos « pense » par « formes ». Il construit son ordre dans celles-ci, le devenir lui-même est une succession de formes.
Nous serions issus de ce chaos… D’une forme initiale en perpétuel devenir… Mus peut-être aussi de cette « volonté de Puissance » chère à Nietzsche.
Une conscience des choses, de soi, maintenant accompagnera cette projection. Une « attention » à l’existence de son vivant…
Alors cette forme se précise, se spécifie, se « conscientise », se personnalise, pour déborder de son expression la plus simple, le « vivant primitif » que nous étions, que nous sommes sans doute encore quelque part dans quelque « soupe énergétique », sans forme « durable » identifiable comme telle.
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Pour ma part, je trouve cette vision de la structuration de la création très pertinente bien que j’ajouterais davantage de poésie à la conception très mathématique des choses. Alors est-ce mon cerveau d’humain qui a besoin d’enrober d’une gaine plaisante la structure fondamentale des choses afin de la rendre plus digeste ? Ou bien la poésie fait-elle partie de la création ? La création est-elle poésie ?
Le terme « poésie » et ses dérivés « poète », « poème » viennent du grec ancien ποίησις (poiesis), le verbe ποιεῖν (poiein) signifiant « faire, créer » nous rappelle Wikipédia.
La manifestation du vivant correspond peut-être à une expression de type mathématique, pour autant, j’ai le sentiment, pour ne pas dire la conviction que, en creux, sur le plan subtil de cette expression figurent une Magie et une Poésie incommensurables. Celles-là même qui, peut-être, permettent la Conscience.